1909 – Trente cinq ans plus tard, le problème reste entier et le cimetière est maintenant trop petit. Le conseil s'empare du problème.
« Sur la proposition du maire, le conseil, considérant la mauvaise situation du cimetière qui, placé au centre du village, constitue un danger du point de vue
hygiène, et qui, attenant à la place publique, centre de réunion et de joie bruyante, n’a pas toujours le respect du au champs de repos, considérant son exiguïté et l’impossibilité d’un agrandissement,Décide le transfert du cimetière, désigne MM Pellarey François et Rey Jean-Marie pour le choix du terrain qui sera pris à l’exposition sud du village, vote 150 francs pour les travaux de fouilles à exécuter et neuf mille francs pour l’achat de l’emplacement et la construction de la clôture"
Les deux conseillers travaillent et arrêtent le choix du terrain d'implantation du nouveau cimetière. Mais ce choix ne semble pas faire l’unanimité. Le 29 mai 1909, le conseil est amené à répondre aux protestations de quelques habitants. Par lettre du 21 mai 1909, les pétitionnaires arguent du fait que « le terrain choisi présente comme cotés défectueux d’être en contrebas de la chaussée, trop exposé au soleil, abrité contre le vent du nord par un épaulement de terrain et enfin de ne présenter qu’une couche de terre insuffisante ». S’appuyant sur un décret du 23 prairial an XII, un conseiller opposé au choix du terrain demande qu’une « enquête de commodo et incommodo détermine cet emplacement ».
Quelques jours plus tard, le conseil « après avoir pris connaissance des pièces du dossier…/… et en particulier le certificat médical établissant que le terrain choisi remplit les conditions d’hygiène et de salubrité prescrites pour le inhumations donne son accord au projet. »
Une enquête est toutefois diligentée comme le prévoit le décret cité plus haut. Elle est menée par M. Trescazes, maire d’Azet. Le 12 août 1909, le registre d’enquête est examiné par les conseillers qui « considérant que le nombre des opposants ne constitue qu’une infime minorité, et que l’on doit ranger les abstentionnistes parmi ceux favorables au projet de translation, considérant qu’aucune divergence de vues …/… ne s’est produit entre le docteur Ribes dont la compétence ne saurait être mise en doute, et M. Trescazes commissaire enquêteur dont l’appréciation n’est pas suspecte d’impartialité, et que cet avis est venu corroborer l’opinion d’une très grande majorité des habitants de la commune, considérant que les prix des terrains sont normaux…/… estime qu’il y a lieu de ne tenir aucun compte des observations et critiques injustifiées présentées et de donner au projet pleine et entière exécution». Le projet est donc adopté.
En 1910, un an plus tard, le conseil vote un crédit de 150 francs pour le paiement des frais engagés : « travaux de fouilles, plan du village et de la section, procès verbaux d’expertise des terrains, relevés du bureau des hypothèques, certificat médical ».
Ce projet semble bien avancé. Pourtant, il ne sera jamais mis en oeuvre.
Bientôt la «grande» guerre bouleverse le village comme elle bouleverse le pays.
Note 1: les différents éléments cités laissent penser que l'endroit envisagé était quartier Autun.
Note 2: Compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 9 000,00 anciens francs en 1909 est le même que celui de 35 000 euros en 2019 (source INSEE)
A suivre.