dimanche 6 décembre 2020

L'épidémie

Les travaux de Louis Pasteur dans les années 1870 ont appris au Monde que les microbes et autres virus sont partout: dans l'eau, dans l'air, sur les objets, sur la peau... et sont responsables de maladies et de pandémies qui déciment les populations. Pasteur pose les bases de l'hygiène personnelle ou collective et préconise quelques gestes simples, lavage des mains, désinfections, ...


La loi, dès les premières années du 20ième siècle, impose aux communes de prendre des règles sanitaires, aujourd'hui communément admises, concernant l'hygiène domestique, mais aussi à la campagne l'organisation des fermes et des étables. Le règlement de Bourisp, adopté en juillet 1905, comporte 22 articles. Les derniers portent sur la gestion des maladies transmissibles.


A leur lecture, on constate à quel point ils restent d'actualité aujourd'hui, alors que depuis près d'un an notre vie quotidienne est affectée par la pandémie.


Règles simples comme le lavage des mains? Voire! En 1905, à Bourisp comme partout, les choses n'étaient pas .../...

.../... simples: pas d'eau courante dans les foyers, pas de tout à l'égout, pas de collecte des déchets, rues plus ou moins empierrées, promiscuité dans les maisons (à la Pénette, il y avait plus de 80 habitants  à cette époque) et sans doute près de 1000 animaux (bovins, chevaux, porcs, basse-cour) dans les cours, les rues et les étables du village. Pas de gel hydro-alcoolique c'est sûr!


Extraits du règlement sanitaire de Bourisp adopté en juillet 1905:

 

Isolement

Art 18 – Tout malade atteint d’une affection transmissible sera isolé autant que possible , de telle sorte qu’il ne puisse la propager par lui-même ou par les personnes appelées à le soigner.

Jusqu’à la disparition complète de tout danger de contagion, on ne laissera approcher du malade que les personnes qui le soignent. Celles-ci prendront toutes les précautions pour empêcher la propagation du mal.

 

Désinfection

Art 19 – Il est interdit de déverser aucune déjection (crachats, matières fécales, matières vomies, etc) provenant d’un malade atteint d’une maladie transmissible sur le sol des voies publiques ou privées, des cours, des jardins, sur les fumiers ou dans les cours d’eau.

Ces déjections, recueillies dans des vases spéciaux, seront enterrées profondément, mais seulement après avoir été désinfectées à la chaux vive.

 

Art 20 - Pendant toute la durée d’une maladie transmissible, les objets à usage personnel du malade et des personnes qui l’assistent, de même que tous les objets contaminés ou souillés seront désinfectés.

Les linges et effets à usage contaminés ou souillés seront désinfectés avant d’être lavés et blanchis. L’immersion pendant un quart d’heure des linges dans l’eau en ébullition constitue un bon procédé de désinfection.


Art 21- Les locaux occupés par le malade seront désinfectés après sa guérison ou son décès.
Art 22 – Lorsque le malade sera guéri, il ne sortira qu’après avoir pris les précautions convenables de propreté et de désinfection.

Les enfants ne pourront être réadmis à l’école qu’après un avis favorable du médecin traitant ou du médecin inspecteur.