Christine Belcikowski, auteure du blog "La dormeuse blogue" en fait le récit retranscrit ci-dessous:
Dans la vie de Robinson Crusoë, il y a d’autres aventures après l’Ile. Des aventures terrestres, car Robinson appréhende désormais d’avoir à reprendre la mer. C’est ainsi qu’après avoir gagné Lisbonne pour y régler ses affaires brésiliennes, Robinson entreprend de retourner en Angleterre par la voie terrestre : "sauf de Calais à Douvres, je résolus de faire toute la route par terre ; comme je n’étais point pressé et que peu m’importait la dépense, c’était bien le plus agréable chemin"" . Il ne croit pas si bien dire…
Robinson voyage d’abord en compagnie d’un "Anglais, un gentleman, fils d’un négociant de Lisbonne, qui était désireux d’entreprendre ce voyage avec lui", de deux marchands anglais et deux jeunes gentilshommes portugais. "Nous étions en tout six maîtres et cinq serviteurs, les deux marchands et les deux Portugais se contentant d’un valet pour deux, afin de sauver la dépense. Quant à moi, pour le voyage je m’étais attaché un matelot anglais comme domestique, outre Vendredi, qui était trop étranger pour m’en tenir lieu durant la route".
Après avoir traversé l’Espagne et séjourné à Madrid, à la fin du mois d’octobre le groupe gagne les frontières de la Navarre. "En atteignant les frontières de la Navarre, nous fûmes alarmés en apprenant dans quelques villes le long du chemin que tant de neige était tombée sur le côté français des montagnes, que plusieurs voyageurs avaient été obligés de retourner à Pampelune, après avoir à grands risques tenté passage". Le groupe rejoint à son tour Pampelune.
"Arrivés à Pampelune, nous trouvâmes qu’on avait dit vrai ; et pour moi, qui avais toujours vécu sous un climat chaud, dans des contrées où je pouvais à peine endurer des vêtements, le froid fut insupportable. Au fait, il n’était pas moins surprenant que pénible d’avoir quitté dix jours auparavant la Vieille-Castille, où le temps était non-seulement chaud mais brûlant, et de sentir immédiatement le vent des Pyrénées si vif et si rude qu’il était insoutenable, et mettait nos doigts et nos orteils en danger d’être engourdis et gelés. C’était vraiment étrange.
Le pauvre Vendredi fut réellement effrayé quand il vit ces montagnes toutes couvertes de neige et qu’il sentit le froid de l’air, choses qu’il n’avait jamais ni vues ni ressenties de sa vie.
Pour couper court, après que nous eûmes atteint Pampelune, il continua à neiger avec tant de violence et si longtemps, qu’on disait que l’hiver était venu avant son temps. Les routes, qui étaient déjà difficiles, furent alors tout à fait impraticables.
En un mot, la neige se trouva en quelques endroits trop épaisse pour qu’on pût voyager, et, n’étant point durcie ; par la gelée, comme dans les pays septentrionaux, on courait risque d’être enseveli vivant à chaque pas. Nous ne nous arrêtâmes pas moins de vingt jours à Pampelune ; mais, voyant que l’hiver s’approchait sans apparence d’adoucissement, – ce fut par toute l’Europe l’hiver le plus rigoureux qu’il y eût eu depuis nombre d’années, – je proposai d’aller à Fontarabie, et là de nous embarquer pour Bordeaux, ce qui n’était qu’un très petit voyage".
Le groupe fait alors la connaissance de quatre gentilshommes français, et sur la recommandation de ces derniers engage un guide, susceptible de les conduire tous d’Espagne en France "près la pointe du Languedoc".
Ci-dessus : Robinson Crusoë dans les Pyrénées, lithographie de Jean-Claude Pertuzé, reproduite dans l’ouvrage éponyme, éditions Loubatières, 1995. "Tandis que nous étions à délibérer là-dessus, il arriva quatre gentilshommes français, qui, ayant été arrêtés sur le côté français des passages comme nous sur le côté espagnol, avaient trouvé un guide qui, traversant le pays près la pointe du Languedoc, leur avait fait passer les montagnes par de tels chemins, que la neige les avait peu incommodés, et où, quand il y en avait en quantité, nous dirent-ils, elle était assez durcie par la gelée pour les porter eux et leurs chevaux. |
Nous envoyâmes quérir ce guide. – « J’entreprendrai de vous mener par le même chemin, sans danger quant à la neige, nous dit-il, pourvu que vous soyez assez bien armés pour vous défendre des bêtes sauvages ; car durant ces grandes neiges il n’est pas rare que des loups, devenus enragés par le manque de nourriture, se fassent voir aux pieds des montagnes. » – Nous lui dîmes que nous étions suffisamment prémunis contre de pareilles créatures, s’il nous préservait d’une espèce de loups à deux jambes, que nous avions beaucoup à redouter, nous disait- on, particulièrement sur le côté français des montagnes.
Il nous affirma qu’il n’y avait point de danger de cette sorte par la route que nous devions prendre. Nous consentîmes donc sur-le-champ à le suivre. Le même parti fut pris par douze autres gentilshommes avec leurs domestiques, quelques uns français, quelques uns espagnols, qui, comme je l’ai dit avaient tenté le voyage et s’étaient vus forcés de revenir sur leurs pas".
Ce guide, qui est originaire de la vallée d’Aure, propose aux voyageurs de passer par le Port de Plan, le seul sans doute qu’il connaisse bien. Relativement à la biographie du marin Selkirk, personnage réel qui fournit à Daniel Defoë le modèle de Robinson, c’est le 15 novembre 1686, à l’orée d’un hiver très froid, caractéristique du petit âge glaciaire européen, que Robinson et ses compagnons entreprennent de traverser les Pyrénées sous la conduite de leur nouveau guide.
"Conséquemment nous partîmes de Pampelune avec notre guide vers le 15 novembre, et je fus vraiment surpris quand, au lieu de nous mener en avant, je le vis nous faire rebrousser de plus de vingt milles, par la même route que nous avions suivie en venant de Madrid. Ayant passé deux rivières et gagné le pays plat, nous nous retrouvâmes dans un climat chaud, où le pays était agréable, et où l’on ne voyait aucune trace de neige ; mais tout-à-coup, tournant à gauche, il nous ramena vers les montagnes par un autre chemin. Les rochers et les précipices étaient vraiment effrayants à voir ; cependant il fit tant de tours et de détours, et nous conduisit par des chemins si tortueux, qu’insensiblement nous passâmes le sommet des montagnes sans être trop incommodés par la neige. Et soudain il nous montra les agréables et fertiles provinces de Languedoc et de Gascogne, toutes vertes et fleurissantes, quoique, au fait, elles fussent à une grande distance et que nous eussions encore bien du mauvais chemin".
Daniel Defoë évoque ici le tracé du chemin qui va de Pampelune au Port de Plan, ou Port de Rioumajou, dans les Pyrénées centrales, port connu depuis l’aube du temps, proche de Gavarnie, fréquenté spécialement, en Espagne par les gens de la vallée du rÍo Cinqueta, en France par ceux de la vallée d’Aure, et qui, durant l’Occupation, a permis à plus de deux mille résistants et victimes des persécutions de sortir de France, avec la complicité des responsables de l’hospice de Rioumajou.
Daniel Defoë décrit de façon exacte l’itinéraire emprunté aujourd’hui encore par les randonneurs. Certains biographes supposent qu’il a parcouru ce chemin lui-même ; d’autres, qu’il a exploité une solide documentation.
A gauche, en été : le Port de Plan, le chemin sur le versant espagnol ; à droite : la crête-frontière et, de gauche à droite, le col (2507m), la bosse (2559m), l’ensellement (2515m), l’épaulement (2524m), et le tuc de Monmour (2628 m).Cf. Le cirque de Barrosa.
Arrivés au Port de Plan, Robinson et ses compagnons se trouvent bloqués tout un jour et une nuit par la neige qui tombe de plus en plus fort. Puis ils reprennent leur marche "vers le Nord".
"Deux heures environ avant la nuit, notre guide était devant nous à quelque distance et hors de notre vue, quand soudain trois loups monstrueux, suivis d’un ours, s’élancèrent d’un chemin creux joignant un bois épais. Deux des loups se jetèrent sur le guide ; et, s’il s’était trouvé, seulement éloigné d’un demi- mille, il aurait été à coup sûr dévoré avant que nous eussions pu le secourir. L’un de ces animaux s’agrippa au cheval, et l’autre attaqua l’homme avec tant de violence, qu’il n’eut pas le temps ou la présence d’esprit de s’armer de son pistolet, mais il se prit à crier et à nous appeler de toute sa force. J’ordonnai à mon serviteur Vendredi, qui était près de moi, d’aller à toute bride voir ce qui se passait. Dès qu’il fut à portée de vue du guide il se mit à crier aussi fort que lui : – « O maître ! O maître ! » – Mais, comme un hardi compagnon, il galopa droit au pauvre homme, et déchargea son pistolet dans la tête du loup qui l’attaquait".
Le récit tourne ici à l’épouvante. Après le loup vient l’ours,"monstrueux, et de beaucoup le plus gros que j’eusse jamais vu".
"Mon serviteur Vendredi, lorsque nous le joignîmes, avait délivré notre guide, et l’aidait à descendre de son cheval, car le pauvre homme était blessé et effrayé plus encore, quand soudain nous aperçûmes l’ours sortir du bois…"
Mais Daniel Defoë, jusque dans la peinture des situations critiques, ne manque pas d’une sorte d’humour :
"L’ours ne fait point sa proie de l’homme, non pas que je veuille dire que la faim extrême ne l’y puisse forcer, – comme dans le cas présent, la terre étant couverte de neige, – et d’ordinaire il ne l’attaque que lorsqu’il en est attaqué. Si vous le rencontrez dans les bois, et que vous ne vous mêliez pas de ses affaires, il ne se mêlera pas des vôtres. Mais ayez soin d’être très galant avec lui et de lui céder la route ; car c’est un gentleman fort chatouilleux, qui ne voudrait point faire un pas hors de son chemin, fût-ce pour un roi. Si réellement vous en êtes effrayé, votre meilleur parti est de détourner les yeux et de poursuivre ; car par hasard si vous vous arrêtez, vous demeurez coi et le regardez fixement, il prendra cela pour un affront, et si vous lui jetiez ou lui lanciez quelque chose qui l’atteignit, ne serait-ce qu’un bout de bâton gros comme votre doigt, il le considérerait comme un outrage, et mettrait de côté tout autre affaire pour en tirer vengeance".
Tel David contre Goliath, Vendredi a finalement raison de l’ours, d’une façon qui emprunte à la ruse. Je ne dévoile pas sa ruse. Le récit en est à la fois pittoresque et dérangeant pour la sensibilité moderne. Ce sont, au vrai, à la fois autres et mêmes, égaux en dignité, deux sauvages, i. e. deux naturels, qui s’affrontent. Mais Daniel Defoë, qui ici comme ailleurs aime jouer avec les mots, laisse entendre, à la faveur d’un trait de misanthropie discrète, que dans le naturel de la sauvagerie il y a des degrés, et que, de l’ours et de l’homme sauvage, le gentleman, c’est l’ours.
Sauvés du loup et de l’ours par le seul Vendredi, Robinson et ses compagnons parviennent enfin à proximité de lieux habités.
"La terre était toujours couverte de neige, bien que moins épaisse et moins dangereuse que sur les montagnes. Des bêtes dévorantes, comme nous l’apprîmes plus tard, étaient descendues dans la forêt et dans le pays plat, pressées par la faim, pour chercher leur pâture, et avaient fait de grands ravages dans les hameaux, où elles avaient surpris les habitants, tué un grand nombre de leurs moutons et de leurs chevaux, et même quelques personnes.
Nous avions à passer un lieu dangereux dont nous parlait notre guide ; s’il y avait encore des loups dans le pays, nous devions à coup sûr les rencontrer là. C’était une petite plaine, environnée de bois de touts les côtés, et un long et étroit défilé où il fallait nous engager pour traverser le bois et gagner le village, notre gîte.
Une demi-heure avant le coucher du soleil nous entrâmes dans le premier bois, et à soleil couché nous arrivâmes dans la plaine. Nous ne rencontrâmes rien dans ce premier bois, si ce n’est que dans une petite clairière, qui n’avait pas plus d’un quart de mille, nous vîmes cinq grands loups traverser la route en toute hâte, l’un après l’autre, comme s’ils étaient en chasse de quelque proie qu’ils avaient en vue. Ils ne firent pas attention à nous, et disparurent en peu d’instants".
Gagnant enfin un village, le groupe découvre là un tableau cauchemardesque :
"Aussitôt que nous y fûmes arrivés, nous ne chômâmes pas d’occasion de regarder autour de nous. Le premier objet qui nous frappa ce fut un cheval mort, c’est-à-dire un pauvre cheval que les loups avaient tué. Au moins une douzaine d’entre eux étaient à la besogne, on ne peut pas dire en train de le manger, mais plutôt de ronger les os, car ils avaient dévoré toute la chair auparavant.
Nous ne jugeâmes point à propos de troubler leur festin, et ils ne prirent pas garde à nous. […]. Nous n’avions pas encore traversé la moitié de la plaine, quand, dans les bois, à notre gauche, nous commençâmes à entendre les loups hurler d’une manière effroyable, et aussitôt après nous en vîmes environ une centaine venir droit à nous, tous en corps, et la plupart d’entre eux en ligne, aussi régulièrement qu’une armée rangée par des officiers expérimentés…"
Le combat contre les loups fournit à Daniel Defoë l’occasion de brosser une scène épique, ponctuée, sur le mode de la chose vue, par quelques détails affreux :
"Tout-à-coup vers une autre percée du bois nous entendîmes la détonation d’un fusil ; et comme nous regardions de ce côté, sortit un cheval, sellé et bridé, fuyant comme le vent, et ayant à ses trousses seize ou dix-sept loups haletants : en vérité il les avait sur ses talons. Comme nous ne pouvions supposer qu’il tiendrait à cette vitesse, nous ne mîmes pas en doute qu’ils finiraient par le joindre ; infailliblement il en a dû être ainsi.
Un spectacle plus horrible encore vint alors frapper nos regards : ayant gagné la percée d’où le cheval était sorti, nous trouvâmes les cadavres d’un autre cheval et de deux hommes dévorés par ces bêtes cruelles. L’un de ces hommes était sans doute le même que nous avions entendu tirer une arme à feu, car il avait près de lui un fusil déchargé. Sa tête et la partie supérieure de son corps étaient rongées".
Yeux brûlés par la neige et la vue du sang, Robinson et ses compagnons touchent enfin au village où les attend leur gîte.
"Une heure après nous arrivâmes à l’endroit où nous devions loger. Nous y trouvâmes la population glacée d’effroi et sous les armes, car la nuit d’auparavant les loups et quelques ours s’étaient jetés dans le village et y avaient porté l’épouvante. Les habitants étaient forcés de faire le guet nuit et jour, mais surtout la nuit, pour défendre leur bétail et se défendre eux-mêmes"
L’image de cette "population glacée d’effroi et sous les armes" résume les impressions pyrénéennes de Robinson, – peut-être aussi celles de Daniel Defoë. De façon plus générale, elle rend compte d’une vision panique de la montagne, propre aux écrivains de l’âge classique. Daniel Defoë, dont on ne sait s’il est effectivement allé aux Pyrénées, joue ici avec des stéréotypes littéraires – gouffres horribles, neiges éternelles, bêtes monstrueuses qui sortent des bois – et, plus originairement, avec les invariants du légendaire de la peur. Le passage des Pyrénées, qui relève a priori du récit de voyage, genre habituellement traité sur le mode pittoresque et/ou picaresque, se trouve ici subverti, et comme sublimé, par la poussée de l’imaginaire fantastique.
De façon très élégante, proche du pattern jamesien de l’image dans le tapis, Daniel Defoë tisse à propos des monstres des Pyrénées le motif du gentleman comme figure de ce que l’homme voudrait être, qu’il se flatte d’incarner au titre de sa prétendue supériorité de nature relativement aux animaux, et qu’il exploite niaisement afin de se dissimuler son animalité propre, voire son infériorité de nature relativement à la superbe de l’ours ou à l’intelligence des loups. L’ours est "un gentleman fort chatouilleux, qui ne voudrait point faire un pas hors de son chemin, fût-ce pour un roi". Les loups agissent "tous en corps, et la plupart d’entre eux en ligne, aussi régulièrement qu’une armée rangée par des officiers expérimentés". Robinson quant à lui, qui a eu le temps, sur son île, de réfléchir à ce qui distingue l’homme de l’animal, sait que le gentleman demeure l’alias du monstre. Surtout en France, lui fait dire malignement Daniel Defoë ! "Nous dîmes" au guide, rapporte Robinson, "que nous étions suffisamment prémunis contre de pareilles créatures (les loups à quatre pattes), s’il nous préservait d’une espèce de loups à deux jambes, que nous avions beaucoup à redouter, nous disait- on, particulièrement sur le côté français des montagnes".
Après avoir traversé les Pyrénées, échappé à l’ours et aux loups, Robinson et ses compagnons arrivent enfin à Toulouse, où ils ne trouvent "ni neige, ni loups, ni rien de semblable, mais un climat chaud et un pays agréable et fertile", – somme toute les conditions de la civilisation, – du moins à leurs yeux et à ceux des gens de Toulouse, représentants ici de l’urbanité française.
"Lorsque nous racontâmes notre aventure à Toulouse, on nous dit que rien n’était plus ordinaire dans ces grandes forêts au pied des montagnes, surtout quand la terre était couverte de neige. On nous demanda beaucoup quelle espèce de guide nous avions trouvé pour oser nous mener par cette route dans une saison si rigoureuse, et on nous dit qu’il était fort heureux que nous n’eussions pas été touts dévorés. Au récit que nous fîmes de la manière dont nous nous étions placés avec les chevaux au milieu de nous, on nous blâma excessivement, et on nous affirma qu’il y aurait eu cinquante à gager contre un que nous eussions dû périr ; car c’était la vue des chevaux qui avait rendu les loups si furieux : ils les considéraient comme leur proie…"
De façon intéressante et drôle, Robinson tire de sa traversée des Pyrénées et de la poursuite de son voyage en France les conclusions suivantes :
"Pour ma part, je n’eus jamais de ma vie un sentiment plus profond du danger ; car, lorsque je vis plus de trois cents de ces bêtes infernales, poussant des rugissements et la gueule béante, s’avancer pour nous dévorer, sans que nous eussions rien pour nous réfugier ou nous donner retraite, j’avais cru que c’en était fait de moi. N’importe ! je ne pense pas que je me soucie jamais de traverser les montagnes ; j’aimerais mieux faire mille lieues en mer, fussé-je sûr d’essuyer une tempête par semaine.
Rien qui mérite mention ne signala mon passage à travers la France, rien du moins dont d’autres voyageurs n’aient donné le récit infiniment mieux que je ne le saurais. Je me rendis de Toulouse à Paris ; puis, sans faire nulle part un long séjour, je gagnai Calais, et débarquai en bonne santé à Douvres, le 14 janvier, après avoir eu une âpre et froide saison pour voyager".
Je résume les conclusions de Robinson : 1. L’hiver est une trop "âpre et froide saison" pour qui entreprend de passer les Pyrénées ; 2. Vu qu’entre deux maux il faut choisir le moindre, entre les fortunes de mer et celles des Pyrénées, il faut choisir la mer ; 3. Quant à la France : "Rien qui mérite mention ne signala mon passage à travers la France…"
Merci, Monsieur Defoë !"