jeudi 18 juin 2020

Louise Passarrieu, une vie simple et accomplie

Photo: Claude Seux
Louise Passarrieu, la doyenne des Bourispois, est décédée lundi dans sa maison, à deux pas de la fontaine du village. Elle aurait eu 98 ans fin août.

Née en 1922 dans le beau village d’Aulon, Louise Tajan est fille d’agriculteurs, elle a quatre frères et sœurs. Elle étudie à l’école du village, obtient son certificat d’études et vit sa vie de jeune fille à Aulon, participant activement aux travaux de la ferme de ses parents.
Louise se marie en 1946 avec Bertrand Passarrieu, un jeune agriculteur de Bourisp. Elle ne quittera plus la grande maison de Bourisp.
Elle y donnera naissance à ses deux filles Odette et Jeanine et y accueillera ses quatre petits-enfants et ses deux arrière-petits-enfants.
Après presque cinquante années de vie commune, Louise prodiguera avec courage et pendant de longs mois des soins attentifs à son mari Bertrand avant qu’il ne s’éteigne en 1994 dans sa maison natale, des suites d’une longue maladie.

La vie de Louise est celle des femmes de cette génération dans nos vallées.
Entretenir son intérieur, veiller sur ses beaux-parents vieillissants, élever ses deux filles, mais aussi se consacrer aux travaux de la ferme, les soins aux animaux, nourrir volailles  et cochons, le grand jardin qui fournira les légumes  à la famille, mais aussi la fenaison, le dépiquage, le pèle-porc, la fourche et le fourneau… Une vie de labeur, de courage et d’abnégation, le pèlerinage annuel à Lourdes pour toute sortie, ni trêve ni congé. Et pourtant une vie heureuse, c’est ce qu’affirmait Louise : la vie au village, l’entraide quand il le fallait, le café partagé avec les voisins, les soirées sur la place l’été, la vie de la communauté villageoise… elle en parlait avec un peu de nostalgie. 

Louise était une femme d’extérieur, le jardin, les prés, les promenades. Elle adorait les fleurs. Et on pouvait la voir encore ces derniers jours se promener dans le village, avec une canne certes, mais d’un pas décidé et souvent un bouquet de fleurs à la main.

Photo: Pierre DUFFOUR
Louise avait une passion, née au temps du catéchisme à Aulon. Elle veillait avec dévotion et une attention méticuleuse sur l’église de Bourisp, église si modeste à l’extérieur, si belle à l’intérieur. C’était sa joie, sa fierté et son souci quotidien. Auprès de l’abbé Lavigne, de l’abbé Mounicq, puis du père Tisné, elle a eu pendant de très nombreuses années et jusqu’à un âge avancé la responsabilité de l’Eglise du village. Elle en détenait la clef. Car tout devait être parfait pour la messe chaque dimanche. Et tout était parfait. Noël et la crèche, l’Ascension et la procession en hommage à la Vierge Noire en étaient les points d’orgue. Avec son amie Jeannette Brau, elles ont veillé sur l’abbé Mounicq jusqu’à la fin.

Louise est décédée chez elle en ce mois de juin, entourée des soins attentifs de ses filles et de l’affection de ses petits-enfants. Le village l’a accompagnée jusqu’au petit cimetière de Bourisp. Daniel, son premier petit-fils, si proche, bien connu à Bourisp, qui enfant avait si souvent accompagné sa jeune grand-mère dans les travaux des champs, lui a offert son dernier bouquet de fleurs sauvages.

Louise manque déjà au village.