Marie-Claire Boquien est décédée le 24 août 2020. Le texte ci-dessous a été pour l’essentiel écrit par Bernard Boquien, un de leurs enfants, que nous remercions. Ce texte retrace la vie de Marie-Claire, vie indissociable de celle de son mari Guy. C’est donc leur vie qui est brièvement retracée ici.
Marie-Claire et Guy Boquien se sont installés à Bourisp en 1976, à l’heure de la retraite. Ils y ont construit en 1980 leur maison.
Guy est né le 10 octobre 1922 à Nantes. Après avoir suivi des études agricoles au sein de l’Ecole Supérieure Agricole d’Angers, il part en 1948 en Tunisie (près de Sfax) pour gérer une plantation d’oliviers jusqu’en 1955.
Marie-Claire est née le 12 septembre 1930 à Neuville-les-Dieppe (76). Après son Bac en 1949, elle part comme jeune fille au pair en Tunisie.
C’est ainsi qu’elle fait connaissance de Guy avec qui elle se marie en septembre 1951 à Nort-sur-Erdre (44). C’est alors que commence leur vie commune, qui se terminera à Bourisp.
De leur union sont issus Elisabeth, Benoît, Bernard, Chantal, Antoine et Anne-Sophie.
Marie-Claire et Guy vont alors parcourir le monde. La Tunisie jusqu’en 1955, puis le retour en France. La famille Ménier, célèbres chocolatiers, cherche un ingénieur pour s’occuper du parc du château de Chenonceau. Et finalement lui propose un défi d’envergure : prendre en charge et développer deux propriétés de la famille Ménier au Nicaragua. Entre 1955 et 1960 Guy exploite deux plantations de cacao et met en place un élevage bovin de 2000 têtes. Cette aventure vécue avec Marie-Claire et 3 enfants en bas âge prend fin en 1960 avec la dictature Somoza.
Retour en France donc mais pour peu de temps. La famille part pour Madagascar. La Société d’Equipement du Territoire propose à Guy de gérer un domaine rizicole de 5000 ha au lac Alaotra à 300 kms au nord de Tananarive. Ce projet consiste à aménager un grand territoire en parcelles de riz et de les restituer à la population locale avec la mise en place d’une coopérative de production, de stockage et de commercialisation. Une réalisation porteuse de réussite qui vaut les félicitations du chef de l’état malgache et la visite du premier ministre français Michel Debré.
Mais Marie-Claire tombe malade, ce qui précipite le retour en métropole et de nouveaux enjeux pour Guy qui devient directeur d’une société d’équipement du territoire en Maine et Loire. Entre 1964 et 1974 il participe activement à l’évolution de la ville d’Angers avec des réalisations telles que le « lac de Maine » et la rénovation du centre ville, puis une évolution du tissu industriel du département avec Michelin à Cholet et Motorola à Angers... A partir de 1974, la famille est à Toulouse et Guy prend la tête d’une société qui s’étend sur 9 départements.
En 1974, Marie-Claire, âgée de 44 ans, entreprend des études d’infirmière. Elle exerce en qualité d’infirmière libérale en vallée d’Aure où elle développe une organisation de bénévoles au service des enfants malades ou privés d’école qui se transforme rapidement en soutien aux enfants en difficultés sur le territoire de la vallée d’Aure.
Retraité en 1982, Guy Boquien s’installe définitivement à Bourisp. Outre les randonnées qui lui permettent d’arpenter les sommets des Pyrénées, il s’éprend de l’église du village pour laquelle il déploie ses compétences. La rénovation de notre Dame de Sescas lui doit beaucoup, lui qui crée et préside avec enthousiasme « les amis du vieux Bourisp ». Il s’est éteint en 2014 à l’âge de 92 ans.
Marie-Claire quant à elle, accompagne son mari affaibli par la maladie jusqu’à son décès en 2014, puis voyage avec sa fille Anne-Sophie. Elle consacre ses loisirs au club de bridge, au scrabble et à la marche.
Marie-Claire n’a pas été épargnée par les épreuves : la perte de Chantal en 1956, sa maladie en 1963 qui l’oblige à être rapatriée sanitaire de Madagascar, le décès de son mari en 2014, puis de sa fille aînée en 2017. De ces accidents de la vie elle retire une résilience extraordinaire qui lui permet d’être toujours au service de l’autre (sa famille, ses amis, ses voisins… avec discrétion et constance.
Son fils Bernard ajoute qu'il garde de sa mère «ce regard si perçant, si franc, si accueillant qui exprimait un caractère bien trempé et qui ne pouvait laisser indifférent, mais qui lui a permis de traverser les aventures et bien des épreuves de la vie. »
Marie-Claire s’est éteinte paisiblement ce 24 août 2020. De nombreux Bourispois, de nombreux amis l’ont accompagnée jusqu’au cimetière du village.