L'église de Bourisp est ornée des peintures présentant différents personnages de la tradition chrétienne. Pour le croyant comme pour le profane, ces peintures sont un trésor que l'on admire. Mais qu'ont voulu nous dire les artistes et leurs commanditaires? Les billets de ce blog concernant l'église de Bourisp n'ont pour vocation que d'aider à le comprendre.
Le 14 juin c'est la fête des Élisée. Élisée dont le portrait est peint au plafond de la nef de l'église de Bourisp dans un médaillon de nuages.
Mais qui était Élisée? C'était, dans la tradition chrétienne, un prophète, on dirait aujourd'hui un porte-parole. Plus que par ses discours, il se fit remarquer par de nombreuses prouesses selon de récit de l'ancien testament: il sépare les eaux du Jourdain en les frappant avec son manteau, rend potable les eaux de Jericho, redonne vie à un torrent asséché pour faire boire des soldats, sauve de la ruine et de la famine en multipliant l'huile et le pain, redonne vie à un enfant, guérit de la lèpre...
Son dernier exploit, il le réalise après sa mort: on met dans le tombeau d'Elisée le cadavre d'un homme récemment décédé. A peine le corps de l'homme a-t-il incidemment touché les ossements du prophète que l'homme reprend vie!...
Telle est la légende d'Élisée dont le nom est inscrit sur les voûtes de la nef de l'église de Bourisp.
Mais le livre des Rois rapporte aussi un épisode moins glorieux concernant Élisée: "Il monta de là à Béthel ; et comme il cheminait à la montée, des petits garçons sortirent de la ville, et se moquèrent de lui. Ils lui disaient : "Monte, chauve ! monte, chauve !". Il se retourna pour les regarder, et il les maudit au nom de l’Éternel. Alors deux ours sortirent de la forêt, et déchirèrent quarante-deux de ces enfants. De là il alla sur la montagne ..."
La morale de cette histoire? Peut-être un avertissement aux enfants de Bourisp: si vous croisez un chauve (et il y en a), ne vous moquez pas de lui, car dans la montagne de Bourisp, il y a aussi des ours...