samedi 9 janvier 2021

La route de Camparan (3): adoucir la pente


Le 30 octobre 1849, la commune de Camparan transmet au sous-préfet une demande adressée à la commune de Bourisp. En décembre 1849, la demande est transmise à Bourisp. Le conseil municipal délibère le 12 mai 1850 sous l'autorité de son maire M. Baratgin


Mai 1850. "M. le maire a donné connaissance de la demande formulée par le conseil municipal de la commune de Camparan... tendant à pratiquer quelques tournants sur le territoire communal de Bourisp pour adoucir la pente du chemin de Bourisp à Camparan"

Les habitants de Camparan s'épuisent sans doute à monter la pente abrupte qui conduit à leur village (cf. billet du 6 janvier). Le chemin peut même se révéler dangereux par temps hivernal.

Le conseil répond positivement: "Considérant l'avantage qui peut résulter de cette demande, le conseil délibère qu'il consent que les tournants nécessaires pour adoucir la pente du dit chemin soit pratiqués sur le fonds communal de Bourisp..."

Mais il pose ses conditions: ce sera fait "aux frais de la commune de Camparan" et protège les interêts de ses habitants "sans entendre préjudicier en rien les habitants de notre commune qui se trouvent avoir de la propriété au dit quartier".

Il précise,  anticipant les coûts et prévoyant que cette déviation allongeant le trajet demandera plus d'entretien "et aux conditions que le chemin soit fait et entretenu par la commune de Camparan".

Il justifie ses conditions "attendu que le grand avantage est pour cette commune", ce qui est vrai puisque les Bourispois ont à faire plus souvent aux villages de la plaine qu'à Camparan pour leur travail, le commerce et les foires de Vielle-Aure en particulier.

Le conseil conclut sa délibération en insistant sur le fait que "la commune de Bourisp ne participera en rien pour l'exécution des travaux ni pour l'entretien du dit chemin".

Ainsi fut fait, sans doute selon le trajet ci-dessous. Le nouveau trajet évitera soigneusement les propriétés privées et adoucira la pente. 

En mauve, trajet approximatif vers 1860  

Est-ce à cette même époque que la commune de Camparan dessinera les deux lacets à l'entrée du village? Nous n'en avons trouvé aucune trace. 

A partir de 1865, sous l'impulsion de l'état, un important programme de rénovation des voies de communications  sera mis en oeuvre. La voie de grande communication n°19 de Saint-Lary à Lannemezan, les chemin d'intérêt commun de Bourisp à Vielle-Aure, celui du Rieumajou dans lequel Bourisp est fortement partie prenante, celui de Bourisp à Estensan (dit du Tourmalet au plateau de la Mousquère), le chemin vicinal n°2 de Bourisp à Sailhan, et le chemin vicinal n°1 de Bourisp à Camparan en bénéficieront. 

A suivre: quand le chemin de Camparan se rapproche de son trajet actuel.