samedi 27 novembre 2021

Aux claires fontaines de Bourisp

Fontaine rue de la Pénette

Le 17 août 1936, le Conseil Municipal de Bourisp se penche sur le problème de la distribution de l'eau courante.
"Monsieur le Maire appelle l'attention à l'assemblée de la nécessite depuis longtemps constatée et qui se fait de jour en jour plus vivement sentir de l'établissement de canalisations et de fontaines publiques destinées à distribuer dans les différents quartiers de la commune la quantité d'eau necessaire pour satisfaire les besoins généraux de l'alimentation"
Il ne s'agit pas alors d'emmener l'eau dans chaque maison, mais de doter chaque quartier d'une fontaine publique.

Le Conseil,

"considérant que la majeure partie des habitants de Bourisp s'approvisionne au ruisseau de la Mousquère dont l'eau n'est pas potable"


La majeure partie en effet, puisque quelques fermes bénéficiaient à cette époque de l'eau courante dans la cour (c'etait le cas de la maison Marti ou l'on peut encore voir les tuyaux de fonte arrivant jusqu'au lavoir). 


"Considérant que la seule fontaine qui alimente le village fournit une eau plutôt impure dont la source se trouve dans un pré fumé tous les ans."

Une seule fontaine publique pour un village qui compte à l'époque 125 habitants. Et la qualité de l'eau de cette fontaine est sujette à caution.


"Considérant que le réservoir d'eau n'est pas hermétiquement clos et que les eaux qu'il contient renferment bien souvent des matières organiques"

Il ne s'agit donc pas seulement de doter chaque quartier d'une fontaine, mais aussi de s'assurer que l'eau distribuée est de bonne qualité.

Après avoir posé les enjeux, le conseil réfléchit aux solutions:

"considérant qu'il existe sur le terrain communal à une distance de ... mètres environ de la source déjà nommée une autre source dont les eaux très abondantes mais qui doivent au préalable être analysées pourraient être utilisées pour compléter l'insuffisance de débit de la 1ère source"
Le conseil a donc déjà une solution, mais qui doit être étudiée. On fera donc appel aux hommes de l'art. Aujourd'hui on fait appel aux bureaux d'études.

"considérant qu'il importe de faire choix pour l'étude du projet d'un ingénieur ou d'un architecte ayant l'expérience des travaux de cette nature"

Se pose alors le problème du financement des travaux:

"Considérant que l'état de la situation financière produit par M. le receveur municipal constate que les fonds communaux actuellement sans emploi dans sa caisse s'élèvent à ...................., que cette somme est insuffisante pour une dépense de cette nature, qu'il est dès lors indispensable d'assurer la création de ressources complémentaires par la vente d'une coupe extraordinaire et de faire appel avec le maximum d'efficacité au concours financier de l'état"
Les caisses de la commune ne permettent pas d'assurer la totalité du financement des travaux. On fera donc une coupe de bois extraordinaire dont la vente abondera les crédits communaux (A cette époque, l'exploitation de la forêt était une des premières richesses de la commune). Et l'on partira à la chasse aux subventions (hier comme aujourd'hui...)



Les fontaines publiques furent installées dans les quartiers. Une se trouve rue de la Prade. Une autre rue de la Pénette. Si quelqu'un sait ou se trouvaient (ou sont) les autres, nous le signaler à blogbourisp@orange.fr.
En illustration celle de la rue de la Pénette. C'est une fontaine de marque Neptune, fabriquée à Pont à Mousson (PAM) en Meurthe et Moselle

C'est une fontaine mais aussi une bouche à incendie


La notice de montage précise que cette fontaine est "incongelable".

Dès 1944, il est à nouveau question de la distribution de l'eau dans le village. Mais le projet est alors plus ambitieux: il s'agissait de distribuer l'eau dans chaque foyer. Ce sera réalisé au début des années 1950. Mais ceci est un autre moment de l'histoire de Bourisp. A suivre donc.