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Cimetière années 1940-50
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La lecture attentive des procès-verbaux des délibérations des conseils municipaux aux siècles derniers, permet de se faire une idée de ce qui, au fil du temps, relève de l’intérêt commun et préoccupe les élus. On y retrouve souvent la gestion des forêts communales et son lot de débats avec les communes voisines, une forte préoccupation pour les écoles, l’entretien des chemins, les droits et règlements de pacage, l’aide médicale pour les plus démunis…En cette année 1875 le conseil débat de la « translation » du cimetière. Dans un vibrant plaidoyer, le Maire François Paucis, propose de créer un nouveau cimetière au Pouy. Il sera suivi par le conseil unanime. Mais ce projet ne sera jamais réalisé puisqu’il faudra attendre les années 1950 pour que le cimetière, jusqu’alors situé à Peyre-Lado (actuelle place de la Mairie), gagne l’emplacement actuel. Rien ne dit dans les archives pourquoi ce projet fut abandonné. Peut-être parce que le 20ième siècle arrivant, le souci de distribution de l’eau potable aux habitants se fera plus pressant : c’est précisément de cette parcelle A 543 (devenue aujourd’hui A 601) que provient une partie non négligeable des eaux alimentant le réservoir du Pouy.
Extrait du PV du conseil municipal du 6 novembre 1875: (à noter que ces documents anciens ont été déposés aux archives des Hautes-Pyrénées et sont publics)
« L’an 1875 et les 6 du mois de novembre, il (le Maire) appelle toute l’attention du conseil sur l’utilité d’opérer la translation du cimetière actuel et lui propose d’acquérir un immeuble…/... pour y implanter le nouveau cimetière, immeuble sis à l’orient du village dans le territoire de la commune au quartier Lacoste au Pouy, section A N°543 du plan cadastral, confrontant du levant à Sapenne, du midi à propriété communale, du couchant à Passarieu et du nord à pâture communale encore.
M. le Président juge qu’il est inutile de s’arrêter à justifier la nécessité de cette translation, elle est trop manifeste, trop désirée par tout le monde. Il s’attache à faire ressortir les avantages exceptionnels offerts pour un cimetière par l’immeuble qu’il présente au choix des conseillers. Il leur expose que cet emplacement, connu d’eux tous parfaitement, et dont il a cru pour cette raison devoir se dispenser de faire lever le plan, réunit à peu près toutes les conditions voulues, désirables, pour être consacré à l’inhumation des morts. En effet, fait-il observer, ce terrain n’est-il pas situé à la distance de 300 ou 400 mètres de l’église, qui est le bâtiment d’habitation le plus rapproché ? Ne se trouve-t-il pas sur une élévation relativement assez haute, bien découverte et par conséquent bien aérée ? Ce quartier n’est-il pas le plus éloigné de toutes nos grandes voies de communication ? N’est-il pas le plus retiré, le plus paisible, le plus solitaire, et partant le plus propre et le plus convenable à un champ de repos ? Et puis ce quartier du Pouy n’est-il pas lieu de prédilection de Notre Dame de Bourisp, cette mère de douleur ? Et là, à quelques mètres de son imposante statue, le cimetière ne serait-il pas tout particulièrement placé sous sa bienveillante et puissante protection ? Enfin, pour tout dire, ce terrain n’est-il pas relié directement à l’église par une vaste pâture communale, qui permettra d’y pratiquer tel chemin que l’on voudra et n’y aurait-il pas encore là sous la main toute la pierre nécessaire à la clôture du nouveau cimetière ?
…/…
Le conseil municipal, ouï cet exposé, considérant que la translation du cimetière actuel, situé au centre même du village, est très utile et impatiemment attendue depuis longtemps, que l’emplacement proposé pour le nouveau cimetière offre à peu près toutes les convenances désirables …/... vote à l’unanimité la suppression du cimetière actuel, et l’acquisition de l’emplacement proposé pour y établir le nouveau cimetière …"